Projet de loi de finances 2026 : la COMFIB boucle les auditions avec le ministre des Finances
La Commission des finances et du budget (COMFIB) a achevé le samedi 06 décembre 2025, la série d’auditions des responsables des ministères et institutions dans le cadre de l’élaboration du projet de loi de finances exercice 2026. C’est le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar NACANABO, par ailleurs porteur du dossier, qui a été entendu en dernier ressort. En rappel, ces auditions ont débuté le lundi 17 novembre.
Au cours de cette séance, le ministre a présenté les orientations qui ont guidé la construction du budget 2026 qui s’appuie notamment sur les grands axes de la future Politique nationale de développement 2026-2030, appelée à succéder au Plan d’actions pour la stabilisation et le développement arrivé à terme en 2025. Les grandes orientations portent notamment sur la consolidation de la paix et la stabilité sociopolitique, l’autosuffisance alimentaire, le développement du capital humain, le renforcement des infrastructures économiques, l’essor d’un tissu industriel compétitif ainsi que la valorisation des arts, du sport et de la communication pour le développement.
Ces priorités ont servi de base aux choix stratégiques retenus pour le projet de loi de finances exercice 2026 qui seront de renforcer l’efficacité de la dépense publique, couvrir les charges courantes par les recettes ordinaires, dégager une épargne destinée aux investissements, maîtriser le recours à l’endettement et encourager les partenariats public-privé.
À la suite de cette présentation, les députés ont formulé plusieurs préoccupations portant sur l’alignement du budget sur les priorités nationales, l’état de mise en œuvre des recommandations antérieures de l’Assemblée législative de transition, la pertinence des hypothèses macroéconomiques, la soutenabilité des finances publiques ainsi que l’impact des réformes fiscales annoncées. Les interrogations ont également porté sur l’exécution des investissements, la répartition territoriale des projets, l’élargissement de l’assiette fiscale, la gestion des arriérés de paiement, la prise en compte des enjeux sociaux et humanitaires et l’approvisionnement des zones sous pression sécuritaire.
En réponse, Dr NACANABO a rappelé les efforts en cours pour améliorer l’efficacité de la dépense publique à travers un meilleur ciblage des investissements et une gestion plus rigoureuse des ressources. Il a évoqué les avancées enregistrées dans les secteurs agricole, industriel et infrastructurel, ainsi que les mesures destinées à soutenir le pouvoir d’achat des ménages et à contenir les prix de certains produits essentiels. S’agissant des réformes fiscales, il a assuré que des mécanismes d’accompagnement sont prévus afin de limiter les effets sur les entreprises et les contribuables.
Le ministre de l’Économie et des Finances a également insisté sur la poursuite de la rationalisation des structures publiques, la modernisation des outils numériques de l’administration, l’amélioration de l’identification des contribuables et le renforcement des capacités des régies financières. Concernant la dette publique, il a indiqué que les ratios restent maîtrisés et que des actions sont engagées pour réduire les arriérés et améliorer la trésorerie des prestataires. Il a enfin souligné que les investissements programmés couvrent progressivement l’ensemble des régions avec une attention particulière portée aux zones rurales et aux priorités sécuritaires.
À l’issue des échanges, le ministre de l’économie et des finances a réaffirmé la disponibilité du gouvernement à accompagner la Commission dans la suite du processus d’examen du budget 2026 notamment sur la phase de l’arbitrage budgétaire . La plénière dédiée à l’examen et à l’adoption du projet de loi de finances est annoncée pour le 22 décembre 2025.