Assemblée législative de transition du Burkina Faso
Assemblée législative de transition
Séance plénière : l’Honorable Hermann YELKOUNI interpelle le gouvernement sur la protection de l’enfance
La séance plénière de ce mardi 29 juillet 2025 était consacrée à une question orale au gouvernement avec débats. En effet, l’honorable Hermann YELKOUNI a interpellé le gouvernement sur trois points cruciaux relatifs à la protection de l’enfance au Burkina Faso : l’état d’avancement de la Stratégie nationale de protection de l’enfant (SNPE) ; le bilan de l’aménagement d’aires de jeux publiques dans les plans d’urbanisation ; et l’intégration des savoirs endogènes dans la prise en charge de la petite enfance en milieu urbain. Ces questions orales avec débats ont été adressées à la ministre de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale, le Commandant Passowendé Pélagie KABORÉ.
Dans sa réponse, la ministre a rappelé que la SNPE couvrait la période 2020-2024. Cette stratégie visait à renforcer l’environnement institutionnel, communautaire et familial en faveur d’une protection efficace des enfants. Elle s’articule autour de quatre axes principaux : Axe 1 : Prévention de la vulnérabilité des enfants. Parmi les acquis notables : 266 369 personnes sensibilisées aux droits et devoirs de l’enfant, 417 familles d’accueil agréées pour la prise en charge d’enfants privés de famille, 54 390 actes de naissance délivrés à des personnes vulnérables. Le coût de ces activités est estimé à 2 896 205 500 FCFA. Axe 2 : Amélioration de la prise en charge des enfants victimes de violence. Réalisations majeures : 8 642 enfants en mobilité à risque ou victimes de traite pris en charge, 343 911 enfants vulnérables soutenus dans leur scolarisation, 6 112 enfants privés de famille intégrés dans des familles d’accueil. Le nombre total d’enfants pris en charge est d’environ 2 030 827 avec un montant global de 75 247 810 000 FCFA, dont 68 253 145 200 FCFA pour les enfants déplacés internes. Axe 3 : Renforcement des capacités des acteurs de protection : 12 663 acteurs formés à la protection de l’enfant. L’intégration de modules de formation spécifiques, l’équipement de 14 centres d’éducation et de promotion sociale et de 20 crèches mobiles, la formation de 2 530 filles en compétences de vie courante et en éducation complète à la sexualité. Coût estimé : 1 431 596 000 FCFA. Axe 4 : Pilotage de la stratégie : l’intégration du genre et des droits de l’enfant dans les planifications ministérielles, la mise en œuvre du plan de travail annuel du programme conjoint UNFPA–UNICEF, l’application du Plan stratégique national pour l’élimination des mutilations génitales féminines (PSN-MGF). Coût estimé : 296 606 000 FCFA. La ministre a également souligné plusieurs difficultés ayant freiné la mise en œuvre de la SNPE. Il s’agit des contraintes budgétaires et du sous-financement, du contexte sécuritaire et humanitaire difficile, du retards ou manquements de certains partenaires à leurs engagements. Concernant l’aménagement d’aires de jeux publiques, la ministre a reconnu que leur développement reste insuffisant, malgré leur importance avérée pour garantir à tous les enfants un égal accès aux loisirs et à l’épanouissement. S’agissant de l’intégration des savoirs endogènes dans la prise en charge de la petite enfance, la ministre a mis en avant les effets positifs des initiatives communautaires et des valeurs locales, notamment : la vie communautaire et les espaces de retrouvailles, les associations « Voisins solidarité », les brigades « Kogl-kamba », actives dans la protection des enfants. À l’issue de l’exposé de madame le ministre et des reponses apportées aux différentes interrogations, les représentants du peuple, tout en saluant les efforts fournis par le gouvernement, ont demandé plus d’actions en faveurs de la protection de l’enfance.